Les voyages nous façonnent, et dans l’esprit du voyageur se forme un sentiment d’appartenance aux multiples univers rencontrés. Dès lors une réflexion s’engage autour de l’identité, construction initiale ou constante redéfinition? L’accueil inconditionnel renouvelé dans chaque pays par des familles d’adoption a nourri ces questionnements. Cette relation inclusive m’a offert une position d’observateur privilégié mais aussi d’acteur à part entière : l’intimité du lien affectera implicitement chacun des individus concernés. De cette expérience naît une assimilation réciproque, chacun intégrant inconsciemment une partie du vécu, de la vision du monde, des aspirations de l’autre. Emerge alors le sentiment de se connaître depuis toujours.
Tout comme la mémoire, les émulsions photographiques confondent l’origine des images pour en faire surgir une « impression », soit une émotion parfaitement subjective. La singularité et les imperfections de chaque œuvre renvoient directement à la versatilité de nos souvenirs, leur capacité à se transformer et à nous transformer tout à la fois. L’esthétique sert alors de matérialité fortuite à l’objet qu’elle cherche à sublimer, et rappelle le sens littéraire de la photographie : empreinte objective de la réalité indissociable de la marque de l’imaginaire.
“La photographie est une réalité si subtile qu’elle en devient plus réelle que la réalité. » (Alfred Stieglitz)
Une partie de ces tirages provient de clichés capturés par moi-même, d’autres ont été effectués à partir de négatifs glanés dans les puces et antiquaires de Santiago du Chili, sur divers supports datant du début du 20ème siècle jusqu’à nos jours.
Cyanotype et Van Dyke sur papier aquarelle et tissu // toutes tailles (sur demande) de 20x20cm jusqu’à 70x120cm